LE CINÉMA DE GUY DEBORD OU LA NÉGATIVITÉ A L’OEUVRE (1954-1992)
par Fabien Danesi
Entre 1952 et 1978, Guy Debord réalisa six œuvres cinématographiques qu’il compléta en 1994, juste avant sa mort, avec un film de télévision. Ainsi, utilisa-t-il pleinement l’image dans sa critique de la société du spectacle qui réduisait selon lui toute vie à une représentation. À travers la pratique du détournement, le révolutionnaire chercha à renverser le conditionnement social propre au capitalisme et à évoquer son parcours sur un mode à la fois héroïque et secret.
Ce livre retrace le combat de Debord dans le labyrinthe de l’histoire, en prenant pour fil d’Ariane son cinéma. Dans le contexte de la seconde moitié du XXe siècle, il étudie sa poétique qui ne s’est jamais départi du refus politique de tout compromis. Sa radicalité n’a alors d’égale que sa beauté, celle de la négativité.
Revue de presse :
Heidrun Isabel Mattes, Regards croisés, n°3, 2015
Revue franco-allemande de recensions d’histoire de l’art et esthétique.
Deutsch-französisches Rezensionsjournal für Kunstgeschichte und Ästhetik
Article en ligne
http://hicsa.univ-paris1.fr/page.php?r=93&id=771&lang=fr
« Au croisement d’une conférence au Louvre et d’une expulsion le contraignant à ranger, et retrouver toute sorte de documents, Lebrat nous livre 15 ans A travers une étude aussi dense qu’attentive, Fabien Danesi atténue le caractère sentencieux qui pouvait exaspérer dans le personnage de Debord. Révolutionnaire inconsolable, nostalgique mélancolique… Danesi insuffle une humanité bouillante à ce meneur solitaire finalement pris au piège, lui aussi, de son image stéréotypée d’indécrottable mauvais esprit, d’intellectuel hargneux et vindicatif, rétif à toutes risettes médiatiques. Il n’a d’ailleurs pu s’empêcher de se projeter dans les films qu’il a détournés, dont le choix fût souvent guidé par son propre vécu, ses propres affects : des Enfants du Paradis (8) aux Visiteurs du soir (Carné), en passant par Orphée (Cocteau). Son dernier film de cinéma, In girum imus nocte et consumimur igni (1978), semble entièrement pensé sur le mode sensible et personnel de la perte, écho implacable à son pessimisme – prophétique ? Debord déborde de ses œuvres au moins autant que ses œuvres aspirent à déborder sur le monde… Guy Debord s’est logiquement suicidé comme l’Internationale situationniste s’est sabordée. Sur ces ruines, un cinéma reste à bâtir ? Soyons humbles, disons plutôt qu’un cinéma reste à déconstruire. »
Fleur Chevalier, Il était une fois le cinéma.com, mai 2011
Article en ligne :
http://www.iletaitunefoislecinema.com/livrescinema/4496/livre-le-cinema-de-guy-debord-ou-la-negativite-a-luvre-1952199e-par-fabien-danesi
Spécifications de l'ouvrage :
Collection : Classiques de l’Avant-Garde
N° dans la collection : 17
Date de parution : 2011
Nbr. de pages : 233
Nbr. d’illustrations : 7
Format : 24 x 16 cm
ISBN : 978-2-912539-12-7
Prix : 25 €